Christian DA SILVA

Christian DA SILVA



Christian Da Silva, enfant du bassin houiller, né le 26 juin 1937, à Decazeville, est l’animateur de la revue Verticales 12, un enseignant, professeur de collège à Decazeville, et un militant de la place de la poésie à l’école, revendiquant une manière de vivre la poésie au quotidien.

Il écrit à son lecteur : « Mes histoires et mes mots sont les mêmes que les tiens. Simplement, je les assemble de telle sorte qu’ils puissent te surprendre. Si tu ne vois pas tout à fait ce que je vois, ça n’a pas d’importance : l’essentiel est que ton regard invente autre chose, que mes objets, mes arbres, mes herbes ou mes étangs deviennent les tiens. » Le village dort - dans sa coquille, - Un coin de terre – au fond de l’œil. – Trois grands arbres lui font – la vie bien douce, - et les jours passent, colimaçons, - au tintement des sources. – Le village dort – et un marchand de sable – s’éloigne vers la rivière – où est son lit. Conseiller en formation continue au Greta du Rouergue et résidant près de Villefranche-de-Rouergue avec son épouse Éliane, il y fonde la revue Villefranche en poésie.

Christian Da Silva est décédé en 1994, à l’âge de 57 ans. Christian Da Siva, écrit Joseph-Paul Schneider (in Luxemburger Wort), s’inscrit incontestablement dans cette tradition des poètes méditerranéens qui, loin de se bercer de leur propre, ont choisi de s’interroger, d’interroger sans cesse l’immense attente du monde.

César BIRENE

(Revue Les Hommes sans Epaules).

À lire : Cendres sera mon aube (Encres Vives, 1968), Et pour toute semence (Verticales 12, 1969), Au regard des pierres (Encres Vives, 1971), Fêlure du jour, suivi de Saisons irritantes (Millas Martin, 1972), Sang et racines (Verticales 12, 1972), Le jour aux emblavures Marqués, 1973), La blanche promesse de l’os (Le Dé bleu, 1975), Langage à deux mains sur la glaise (L’Arbre, 1975), Pommes de plume, pommes de mots (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1979), Pour que le soir te prenne par la main (Cheyne, 1989), Papiers d’exil (La Bartavelle, 1995).

 

L’étoile, un jour,

redeviendra cette vertèbre,

ce nid plus doux que la parole.

Avec les noms perdus

elle écrira un livre de voyages

où le feu dansera,

où les mots, sabre au clair,

feront semblant d’être pirates

pour mieux se rapprocher des îles.

L’étoile, un jour,

brûlera doucement toutes les encres

pour nous apprendre à lire

l’eau transparente des images.

Christian Da Silva



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : LES POETES DANS LA GUERRE n° 15